Communiqués Instances : CTA, CTSD 93, CHSCT 93, CDEN 93

 Compte-rendu de la rencontre de la CGT avec le DASEN

 

Les représentants des syndicats du 93 (FSU, FO, SUD, CGT, UNSA) ont rencontré le DASEN 93, Monsieur Chaleix, mardi soir 15 septembre, afin d’évoquer la situation sanitaire dans les établissements scolaires du département après 2 semaines de rentrée, dans un contexte de reprise de l’épidémie de COVID 19 qui a causé 30 000 décès en France au printemps dernier.

Une situation sanitaire bien maîtrisée selon le DASEN… et un renvoi à notre responsabilité individuelle.
Le DASEN a ouvert la réunion en présentant selon lui une situation bien maîtrisée avec « seulement 35 classes fermées dans le département, dont 27 dans le 1er degré, sur 12 000 classes ».
M. Chaleix a lourdement insisté sur les responsabilités individuelles des personnels et des familles en affirmant que « ce n’est pas à l’école qu’on se contamine, mais dans le cadre privé » !
Pour ces mêmes raisons, nous n’avons pas pu évoquer de situations précises d’écoles ou d’établissements qui nous avaient contacté en amont car « nous ne sommes pas en CHSCT ».

De nombreux problèmes au niveau de la communication autour des cas COVID, du matériel de protection, et du manque de personnel médico-social.
Nos questions portaient notamment sur le manque de communication et de transparence de la hiérarchie dans la gestion des cas COVID avérés : dans plusieurs établissements, les personnels et les élèves contacts n’ont pas été informés à temps de la présence d’un cas positif COVID par leur hiérarchie, n’ont pas été contactés non plus par les autorités sanitaires ARS et CPAM dans le cadre des enquêtes. M. Chaleix a taxé ces questions de « complotistes » pour mieux les balayer.

Un nouveau protocole départemental a quand même été communiqué le 14 septembre aux chef·fes d’établissement, afin de clarifier la procédure. Les protocoles changeants très souvent, il n’est pas étonnant que la hiérarchie elle-même nage en eaux troubles.
Nous constatons encore sur le terrain un manque d’information des personnels et des familles, et restons vigilants. Le manque de transparence et de communication claire peut avoir des conséquences graves et mettre en jeu la santé des personnels et des familles.
Peu de réponses à nos questions ont finalement été apportées, sinon des fins de non-recevoir.

La seule réponse relativement claire a porté sur les absences des collègues cas contact, qui ont dû se mettre en congé maladie ordinaire (CMO) : à partir du moment où ils sont reconnus comme cas contact par la CPAM, le jour de carence ne leur sera pas retiré. Pour les collègues « à risque », mais ne figurant pas sur la liste restreinte du gouvernement, rien n’est clair.
Les personnels « parents » dont la classe ou la crèche de leur enfant serait fermée et ne disposant pas de possibilité de garde pourront bénéficier d’ASA (autorisations spéciales d’absences).

Le droit de retrait et la reconnaissance d’un danger grave et imminent bafoués
Concernant la reconnaissance du droit de retrait exercé à la rentrée par les collègues du lycée Paul Eluard, du collège Roger Martin du Gard, et au début de la pandémie au lycée Blaise Cendrars, la réponse a été négative, le lien de causalité entre les conditions de travail et la maladie ne pouvant être établi !

Un manque de personnel médico-social scandaleux
Concernant le manque de personnel médico-social dans plusieurs établissements (Saint-Denis, Epinay…), et le manque de remplacement, le DASEN a reconnu le problème tout en évoquant, comme d’habitude, un recrutement difficile (peu de candidats). Apparemment les postes contractuels proposés seraient payés au SMIC, ce qui explique peut-être leur manque d’attrait, sans parler des conditions de travail (le nombre d’élèves en charge).

Notre employeur, l’État, doit nous fournir des masques chirurgicaux gratuits, ainsi qu’aux élèves.
Pour le manque de matériel (masques, gel), la DSDEN affirme qu’il est disponible dans les circonscriptions. Pourtant, dans le 2nd degré, des commandes sur fonds propre ont été réalisées, grevant déjà les budgets.
Nos demandes de fourniture de masques chirurgicaux gratuits aux personnels et aux élèves se sont heurtées à un refus net : pas de budget.

De même, une politique de dépistage systématique n’est pas envisagée par le ministère. Elle reste à l’initiative individuelle, dans un contexte national où les laboratoires d’analyse privés sont débordés et au bord de l’implosion ! Nous exigeons des dépistages organisés par l’État pour les équipes et classes contacts de malades COVID.

La santé des personnels et des publics de l’Éducation Nationale mise en danger par notre employeur : l’État.
Nous constatons à l’issue de cette rencontre que notre employeur, l’Éducation Nationale, n’assume pas ses responsabilités vis à vis de la santé des personnels, ainsi qu’en matière de santé publique, dans le cadre d’une pandémie qui entre aujourd’hui dans une deuxième phase très active.