Motions, voeux Instances : CTA, CTSD 93, CHSCT 93, CDEN 93

 Liminaire de la CGT au CHSCTD "Covid-19" du 06/04/2021

 

Mesdames et Messieurs les membres du CHSCT départemental,

La semaine dernière, le Président de la République a acté la fermeture des écoles et établissements scolaires à travers le pays. Pour la CGT, la fermeture des écoles et établissements scolaires est certes une réponse sanitaire nécessaire mais c’est surtout un nouveau camouflet pour Jean-Michel Blanquer. C’est le résultat du déni dans lequel il s’est enfermé depuis des semaines malgré la dégradation de la situation, les alertes lancées par les personnels et les organisations syndicales, mais aussi de son inaction et des faibles décisions sanitaires prises par son ministère.
Dans ce contexte d’augmentation importante du nombre de cas COVID et de cas contacts en milieu scolaire, et face à l’insuffisance de mesures de protections mises en place par nos hiérarchies, plusieurs de nos collègues ont dû exercer leur droit de retrait, notamment dans les lycées Blaise Cendrars à Sevran et Eugène Delacroix à Drancy, les collèges Lenain de Tillemont à Montreuil, et Elsa Triolet à Saint-Denis. Nous demandons la reconnaissance de ces droits de retrait.

Depuis des semaines, nous alertons sur la hausse des contaminations en milieu scolaire et exigeons des mesures concrètes pour préserver la santé des personnels, des élèves et des familles : recrutements massifs immédiats de personnels pour permettre le travail en effectifs réduits et assurer les remplacements (surtout dans le 1er degré), demi-jauge généralisée des classes en lycée et collège, recrutement de personnels de vie scolaire pour faire appliquer le protocole, distribution de masques chirurgicaux (a minima) gratuits aux élèves et personnels, travaux pour permettre l’aération... Mais à part quelques assouplissements sur la demi-jauge et des recrutements de contractuel·les, rien n’a été fait par le ministre et les brassages de groupes dans le 1er degré ont accéléré les contaminations et fermetures de classes. En prônant sans cesse le « tout va bien » sans mesures fortes et en minimisant systématiquement les chiffres de contamination, Jean-Michel Blanquer n’a rien anticipé et s’est enfermé dans une posture politique. En restant sourd aux préconisations des organisations syndicales, le ministre est aujourd’hui le principal responsable de cette fermeture inéluctable des écoles et établissements scolaires. Pour la CGT, c’est un immense gâchis pour les élèves, les personnels et les familles.
Il y avait également urgence à aider les équipes dans la mise en place de cette nouvelle phase d’enseignement à distance car rien n’a été fait depuis un an pour l’anticiper. La fracture numérique subie par les élèves (issu·es particulièrement de milieu modeste) n’a été ni abordée, ni résolue. De même, rien n’est prévu pour s’attaquer aux conséquences néfastes du décrochage que beaucoup d’élèves vont affronter à nouveau. Cette inaction ministérielle assumée va une fois de plus fragiliser les élèves déjà précarisé·es et c’est inacceptable.

En Seine-Saint-Denis, la direction académique a pris la décision de maintenir ouverts tous les collèges et toutes les écoles de notre département. Pour la CGT ce choix est irresponsable quand on sait que notre département est le département le plus touché par la pandémie. Est-ce responsable de pousser autant de collègues à prendre les transports en communs ? Est-ce responsable de positionner autant de personnels au contact de collègues et d’enfants ? Tout cela pour seulement 3 à 4 jours de classe. Si la CGT ne s’oppose évidemment pas à l’accueil des enfants de soignant·es et des élèves à besoins spécifiques, il nous apparaissait comme évident que la mutualisation de l’accueil serait la règle, comme au printemps dernier. Cette impréparation et cette incapacité à organiser cette nouvelle fermeture des établissements scolaires ne sont que la conséquence de la culture du déni dans laquelle s’est enfermé Jean-Michel Blanquer.

La CGT demande donc au ministre de travailler dès maintenant à la réouverture sécurisée des écoles et des établissements scolaires afin de garantir pleinement la santé de tout le monde. Des mesures concrètes et efficaces répondant aux attentes sanitaires et pédagogiques des équipes et des usager·ères sont indispensables. Cela passe, entre autre, par la fourniture gratuite de matériel efficace de protection sanitaire aux personnels et élèves (masques chirurgicaux, masques FFP2, masques transparents pour les enseignants en Maternelle et pour les enseignants en classe allophone...), des tests systématiques dans les classes comptant un cas COVID, une vaccination des personnels (personnels fragiles en priorité, puis l’ensemble des personnels), l’adaptation des lieux et des temps de scolarisation, l’aménagement indispensable des programmes pour l’année prochaine, mais aussi la prise en compte de la situation sanitaire pour les examens de fin d’année : aménagement des sujets de bac et des modalités de l’EAF, neutralisation du grand oral et du chef d’œuvre en LP, prise en compte des périodes de formation en milieu professionnel non réalisées... L’heure n’est, malheureusement, plus à la demi-mesure.