Documents CT sur les moyens 1er degré

 Liminaire du CTSD 1er degré du 02/07/2020

 

Mesdames, Messieurs les membres du CTSD,

Au cours des derniers mois, les personnels de l’Éducation ont dû faire face à une crise sanitaire mondiale et inédite avec la fermeture des écoles et établissements. A l’inverse de ce qu’a pu marteler le ministère : nous n’étions pas prêts. Les personnels se sont retrouvés seuls et sans soutien.

Obligés d’inventer de toute pièce une « continuité pédagogique » sans ligne directrice et sans outils efficaces, ils et elles ont dû ensuite assurer la réouverture sans consigne claire et sans préparation. Pire, le gouvernement, par son ambivalence prônant à la fois la réouverture générale et le maintien d’un protocole strict, a placé les collègues sous pression permanente, générant ainsi l’incompréhension des parents devant la difficulté d’accueillir leurs enfants.

Cela a conduit à une campagne médiatique haineuse à l’égard des enseignant·es qui ne se sont guère senti·es soutenu·es par leur ministre. Pour la réouverture totale du 22 juin, le ministère a aboli en 2 jours la mesure de distanciation obligatoire de 1m entre élèves dans un protocole sanitaire qui contredit un décret, finalement réécrit pour une parution… le 22 ! Enfin, en guise de préparation de la rentrée 2020, aucun plan massif de recrutement n’est à l’ordre du jour mais uniquement quelques moyens redéployés, rien sur les effectifs par classe, le bâti insuffisant, les programmes à revoir…

En revanche, le ministre profite de cette période pour poursuivre ses réformes contre les personnels, comme le montrent le projet de loi sur la direction d’école, les 2S2C et la mise en place des « assises du numérique ». Le temps n’est pas aux réformes rejetées par les personnels mais bien à un plan d’urgence pour l’École.
Dans notre département, non plus, les propositions ne sont pas à la hauteur. Des fermetures de classes, un recours de plus en plus important aux contractuel·les, des manques de personnels administratif·ves, de vie scolaire, de médecine scolaire, d’assistant·es social·es, de RASED etc.

Ce « monde d’après » ressemble étrangement au précédent, et nous ne nous en satisferons pas.

La CGT Educ’Action 93 exige des embauches massives de personnels titulaires permettant immédiatement :

 une baisse d’effectifs par classes avec des maxima de 15 en maternelle, 20 en élémentaire
 plus d’enseignant·es que de classes et des moyens de remplacement suffisants ;
 une véritable médecine scolaire ;
 le renforcement du service social ;
 et l’amélioration des conditions de travail des personnels administratifs, techniques, sociaux ainsi que des AESH.

Cela commence également par l’admission de tou·tes les admissibles aux concours, aucun licenciement de personnels précaires en fin de contrat et la titularisation de l’ensemble des non titulaires sans condition de concours et de nationalité.

Pour les salaires et les conditions de travail :

 une hausse de salaire immédiate de 400 € mensuel pour tou·tes,
 la hausse de la valeur du point d’indice et une revalorisation de l’ensemble des grilles indiciaires avec un rythme d’avancement unique ;
 l’abandon des réformes des retraites et de la transformation de la Fonction publique ;
 la mise en place d’une véritable médecine de prévention ;
 et l’abandon des logiques managériales ;

Le « télé enseignement » a accentué les inégalités sociales et scolaires. Il est urgent de préparer une rentrée qui rompe avec la logique comptable et réactionnaire actuelle. C’est l’occasion d’exiger un autre système éducatif permettant à l’ensemble des élèves de s’y retrouver. Pour cela, nous exigeons :

 une refonte urgente des programmes pour mettre fin à l’encyclopédisme et l’élitisme ;
 la fin de la politique du Socle commun ;
 l’arrêt des évaluations nationales ;
 le renforcement de l’éducation prioritaire avec une carte nationale fixée sur des critères sociaux et avec des maximas réglementaires d’effectifs par classe.
Tout cela, mesdames et messieurs ne pourra se faire qu’avec un changement complet de la politique mise en œuvre par Jean-Michel Blanquer, que la CGT appelle de ses vœux.

Liminaire CTSD 1er degré