Communiqués 1er degré

 Ouverture des écoles aux enfants de soignants, une semaine après, quel bilan ?

 

Depuis lundi 16 mars, environ 12 millions d’élèves, et plus d’un million d’agent·es de l’Education nationale sont concerné·es par la fermeture des 62 000 établissements scolaires. En Seine Saint-Denis, un peu plus de 80 écoles, prochainement réduites à une soixantaine, sont actuellement ouvertes aux enfants de soignant·es.

La CGT Educ’Action 93 a pris contact avec ces écoles sous service spécial, dans le but d’obtenir des remontées précises des conditions d’accueil et de travail liées au dispositif. Les premiers constats des collègues sont les suivants :

 l’engagement important des enseignant·es dans cette mission de service hautement publique. Aucune école n’est en déficit de volontaires. Les équipes, nombreuses, se relaient sur des temps partiels, organisées à la journée, sur deux jours ou à la semaine.

 de cinq à une vingtaine d’élèves sont accueilli·es dans les écoles, bien moins que le nombre potentiel d’élèves concerné·es.

 les locaux sont nettoyés, mais la désinfection réelle est trop peu constatée. Les informations de la part des mairies sont insuffisantes, alors qu’il s’agit de l’une des premières mesures de limitation du virus.

 les rapports avec la circonscription se déroulent globalement bien selon les collègues. À noter : un manque de transmission de consignes sanitaires dans certaines écoles au moment du premier l’accueil des enfants a posé problème. Dans la précipitation, des élèves se sont retrouvé·es en classe sans s’être lavé·es les mains.

 concernant la présence de matériel de protection, si les enseignant·es constatent la présence de savon antiseptique et de papier à usage unique, moins de la moitié des écoles ont du gel hydroalcoolique, très peu ont des lingettes désinfectantes ou des gants. Aucune école ne nous a mentionné avoir reçu des masques de protection.

 les conditions d’accueil des élèves et la communication sont néanmoins jugées correctes par les enseignant·es.

 Dans la majorité des écoles, des repas chauds sont servis le midi aux élèves et le centre de loisirs est maintenu.

 À noter, l’irresponsabilité du préfet du 93 qui envisageait l’ouverture d’écoles avec de larges seuils, pouvant accueillant jusqu’à 100 élèves. C’est le cas à Saint-Denis où seulement une école est ouverte pour potentiellement ... 54 élèves concernés. Il est nécessaire pour cette ville, la première du département, qu’une seconde école soit ouverte à la Plaine. La garantie de petits effectifs est une garantie de limitation de la contamination.

 Les enseignant·es constatent bien des difficultés dans l’application des mesures prévues pour le télétravail des enfants. Les discriminations territoriales d’éducation, à l’aune de la pandémie, deviennent flagrantes.

Contrairement à l’attitude désinvolte et au mépris du ministre à notre égard, notre détermination reste entière pour accueillir au mieux nos élèves, et faire face, par la solidarité, à la pandémie. Nous ne pouvons fermer les yeux sur la difficile mise en place de la « continuité pédagogique » qui révèle la nécessité immédiate d’un plan d’urgence pour nos élèves. Ceci afin de faire respecter le droit à l’éducation de toutes et tous, sans inégalités ni discriminations.

Nous adressons tous nos encouragements à l’ensemble des personnels d’éducation dans les efforts à fournir dans cette période et saluons leur engagement.