Communiqués Echo des bahuts

 Violences policières inacceptables contre des parents d’élèves de Montreuil

 

Ce mercredi 27 septembre 2017, des parents d’élèves des écoles élémentaires Jules Ferry I, II, et des écoles maternelles Ferry et Anne Franck, ainsi que des riverains manifestaient et bloquaient l’usine SNEM de Montreuil située à 20 m de l’école Jules Ferry 1, rue des Messiers.

Cette initiative s’inscrivait dans une lutte engagée depuis plusieurs années par une association de riverains et intensifiée depuis cette rentrée des classes. Leurs revendications : dénoncer l’activité polluante et nocive de cette entreprise pour la santé des habitants du quartier et de leurs enfants scolarisés en face et exiger sa fermeture, la dépollution du site et le reclassement des ouvriers.

Malgré le caractère pacifique de ce rassemblement, la police est intervenue, sur ordre du préfet, de manière extrêmement brutale pour y mettre fin. Des manifestants ont été frappés, jetés au sol et gazés par les forces de l’ordre à l’heure de la récréation de l’école voisine dont la cour a été évacuée d’urgence. Pire, plusieurs personnes ont été blessées (dont une souffrant de 19 jours d’ITT) et deux parents d’élèves interpellés. Libérés hier après 48 heures de garde à vue, ils sont tous deux mis en examens pour rébellion et violence contre les forces de l’ordre. C’est un scandale.

Rappelons que l’usine SNEM de Montreuil travaille à l’aide de procédés chimiques hautement toxiques des pièces d’acier destinées aux entreprises de l’aéronautique comme Safran et Airbus. Ce sont ces multinationales qui décident des méthodes de travail de leurs sous-traitants et donc des ouvriers de la SNEM. Les deux firmes françaises ont obtenu une dérogation de plusieurs années encore pour continuer à utiliser des produits toxiques (comme le chrome 6) après le 21 septembre 2017, date d’interdiction de cette substance à l’échelle européenne : le droit de polluer et d’intoxiquer peut donc encore s’acheter.

Une fois encore, nous constatons la toute puissance de ces multinationales et les effets pervers de la sous-traitance qui les décharge de toute responsabilité concernant l’intoxication légale des populations et des salariés. La CGT Educ’Action 93 apporte son soutien le plus complet aux parents d’élèves et aux riverains en lutte.

Nous demandons :

 l’arrêt de toutes les poursuites engagées contre les deux parents interpellés.
 une enquête de l’IGPN sur l’usage de la force employée par la police contre ces manifestants.
 qu’il soit donné satisfaction aux parents d’élèves et aux riverains quant au respect des normes environnementales à la société SNEM.
 la réalisation d’un travail commun entre les salariés du site, les riverains et l’administration afin de trouver la solution la plus adéquate à l’avenir de l’entreprise.