Communiqués Voie professionnelle

 Voie pro : des aménagements insuffisants pour les examens !

 

Le parcours des élèves de la voie professionnelle a déjà été très perturbé l’an passé. Depuis le début de l’année scolaire, les perturbations pédagogiques liées à la persistance de la crise sanitaire n’ont pas permis de pallier ces difficultés d’acquisition des apprentissages et des connaissances. Aujourd’hui, rien ne laisse présager une amélioration de la situation sanitaire qui permettrait un retour à la « normale » en janvier. Dans ce contexte, des aménagements sont indispensables pour la session 2021 des examens.

Les seules propositions du ministère seraient d’appliquer, comme l’an dernier, les seuils dérogatoires pour les durées minimums des périodes de formation en milieu professionnel (10 semaines en bac pro, 5 semaines en CAP) et d’assouplir le calendrier des CCF. Il ne prend pas en compte les difficultés du terrain. Il poursuit la dérèglementation déjà contenue dans la « Foire Aux Questions », qui proposait des départs au fil de l’eau, en actant maintenant un fractionnement des PFMP, désorganisant les établissements et menaçant toujours plus le statut des PLP. Ces dispositions donnent à l’entreprise un rôle prépondérant dans la formation, au détriment du travail des professeurs, illustrant le mépris du ministre pour ses personnels.

Le ministère ne propose aucune adaptation des épreuves d’examen, pourtant nécessaire pour garantir l’égalité entre les élèves. En effet, en fonction du diplôme préparé (Brevet, CAP, Bac pro), du type d’épreuves prévues (ponctuelles, écrites, orales), et des disciplines (générales, professionnelles) des allégements de programme, des aménagements dans l’organisation ou le contenu des épreuves sont indispensables.
En ce sens, nous considérons qu’il ne serait pas raisonnable de maintenir la session 2021 du chefd’œuvre. Les élèves de CAP ne seront pas en mesure d’être évalué·es équitablement lors de cette session. En effet, le confinement de l’année dernière n’a permis ni la mise en place ni l’évaluation en contrôle continu. De plus, le public concerné est fragile (élèves venant de SEGPA, d’ULIS, ou primo-arrivant·es...) et cumule les difficultés. L’oral qui ponctue cette épreuve risque, pour eux/elles, d’être insurmontable. Ils/elles ne seront pas suffisamment préparé·es à l’affronter. Nous considérons par ailleurs que ces heures pourraient être consacrées à un enseignement purement disciplinaire.

La CGT Éduc’action a porté ces propositions. Le ministre a refusé, cyniquement, en prétextant que cela dévaloriserait les diplômes, alors que la réforme Blanquer s’en charge déjà. La CGT Éduc’action revendique un plan d’urgence pour l’École en général et pour la voie professionnelle en particulier !

Montreuil, le 15 décembre 2020