Motions, voeux Instances : CTA, CTSD 93, CHSCT 93, CDEN 93 Santé au travail

 Rapport d’enquête sur le suicide de Christine Renon

 

Le rapport a été présenté devant le CHSCTA puis le CHSCTD 93 le 7 juillet 2021, soit le lendemain des vacances.

L’enquête elle-même, avait été réalisée entre septembre 2020 et février 2021 par une délégation du CHSCTD 93 composée de 5 membres de l’administration et 5 représentant·es des personnels, délégation aidée par le cabinet SECAFI.

On ne peut que s’interroger sur cette date de présentation, alors que l’année scolaire était terminée pour de nombreuses et nombreux collègues. L’administration avait sûrement le souvenir du CHSCT extraordinaire réuni le 5 octobre 2019, avec 2000 collègues rassemblé·es au pied de la DSDEN pour demander justice pour Christine.

Cette enquête avait pour objectif d’établir les causes liées à l’organisation du travail ayant pu conduire à l’acte suicidaire.
Dans ce cadre, nous avions comme élément essentiel, la lettre adressée par Christine à ses collègues directeurs et directrices, lettre qui détaillait les conditions de travail fortement dégradées à la rentrée 2019, ainsi qu’une accumulation de tâches et de responsabilités provoquant une surcharge physique et morale. Christine évoquait également l’impossibilité de pouvoir compter sur sa hiérarchie, soit elle-même débordée, soit prête à la lâcher dans certaines situations.

La délégation d’enquête a rencontré des personnels ayant travaillé avec Christine, collègues professeur·es des écoles, directrices d’écoles à Pantin, IEN, parents d’élèves, représentant·es de la Mairie, sur la base du volontariat. Les IEN en poste au moment du suicide, ainsi que les personnels municipaux travaillant à l’école ont refusé les entretiens.

Nous avons pu aussi analyser un corpus documentaire, mais celui-ci est resté incomplet, notamment concernant les échanges professionnels par mail entre Christine et l’inspection. Nous avons également demandé, sans les obtenir de façon satisfaisante, les chiffres des postes RASED (Réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) existants, pourvus et non pourvus, d’infirmières et de médecins scolaires. Or, l’absence de ces personnels ressources a été un facteur déterminant dans le geste de Christine, dans la non prise en compte de son épuisement professionnel.

Les préconisations du rapport qui ont été votées à l’unanimité des représentant·es, sauf FO, demandent
● Des RASED complets, des AESH en nombre suffisant, un·e Assistant·e Social·e par circonscription dans le 1er degré, l’embauche de médecins scolaires, d’infirmières et de médecins de prévention pour les personnels. Nous en avons 2 pour 25 OOO personnels dans le département !
● Une aide administrative pour les directeurs et directrices, sous la forme d’emplois statutaires, c’est-à-dire titulaires.
● Une meilleure organisation et visibilité des aides proposées aux personnels et du système de prévention au niveau du département (DSDEN).
● Des temps de concertation libres entre pairs (directeurs-directrices) et en équipes pédagogiques, pris sur les 108 heures annuelles.
● Améliorer les remplacements des personnels absents par des personnels statutaires.
● Des moyens matériels supplémentaires, notamment en informatique, pour alléger la tâche des collègues (collectivité territoriale, Ministère).
● Une évaluation des APC (Activités Pédagogiques Complémentaires), leur intérêt pédagogique étant fortement contesté par de nombreux collègues.
Avec les camarades de SUD Education 93, nous avons présenté un texte expliquant nos réserves sur le déroulement de l’enquête, qui a été lu devant les membres du CHSCT Académique, en présence du recteur et adopté par le CHSCT Départemental du 93, par 2 voix pour (SUD et CGT) et 3 abstentions (FSU), FO étant absent.

Nos représentantes au CHSCT D93, pour la CGT Educ’action 93 : Marisa Soumaré & Shakila Zamboulingame

Réserves enquête
Préconisations de la délégation d’enquête