Communiqués Plan d’urgence

 Rencontre entre les député·es du 93 et la CGT Educ’Action 93

 

Ce vendredi 8 juillet, à l’invitation de l’ensemble des député·es de Seine-Saint-Denis, un de nos camarades s’est rendu à l’Assemblée Nationale pour rencontrer les élu·es de l’ensemble des circonscriptions de notre département. Conformément aux échanges et débats de notre dernier conseil syndical et de notre dernière commission exécutive, notre syndicat s’est rendu à ce rendez-vous, tenu dans un cadre intersyndical (avec le SNUIPP, SNES, FO, SUD) de discussion avec les élu·es disposé·es à dialoguer avec nous.

Tous et toutes s’accordent à dire que la rentrée 2022 sera peut-être la pire que la Seine-Saint-Denis ait jamais connue. Il manquera dans toute la France pas moins de 6000 enseignant·es et nous savons très bien que l’Académie de Créteil sera particulièrement affectée par cette pénurie. Il manquera aussi 1300 AESH, dans le 93, le recrutement est inférieur en nombre aux démissions ! Il n’y aura toujours aucun médecin scolaire et des centaines de postes non-pourvus parmi les assistantes sociales, les infirmières ou les PsyEN.

Nos élèves ne sont pas mieux loti·es, avec pas moins de 2000 élèves sans affectation en Lycée professionnel en ce mois de juillet, avec 1800 demandes en attente pour les élèves relevant de structures médico-éducatives (CME, IME…), avec 90 élèves non-scolarisés antérieurement, des mineur·es isolé·es pour la plupart, qui se retrouvent sans aucun lieu non seulement d’instruction, mais même d’accueil à la rentrée.

A ce niveau-là, nous n’avons plus affaire à de l’incompétence, mais à du sabotage.
Alors face à ces constats que faire ?

La CGT a fait aux député·es plusieurs propositions que les élu·es nationaux se sont engagé·es à porter avec force, notamment lors de leur rencontre avec Pap Ndiaye le 15 juillet. Pour limiter la casse, nous exigeons l’affectation des personnels sur liste complémentaire (quand elles existent) et le réemploi de toutes et tous les contractuel·les, ainsi que leur titularisation sans condition de concours ou de nationalité. Il faut en finir la gestion inhumaine du rectorat et de la DSDEN.

Nous exigeons la réintégration de l’ensemble des personnels suspendus, ou en arrêt suite à des mutations-sanctions. Il faut en finir avec la politique de répression hors-norme menée par Blanquer et ses sbires.

Nous exigeons la signature, par décret, immédiatement, d’une augmentation des grilles des AESH et des AED pour espérer un recrutement à la hauteur des enjeux de notre département. Il faut en finir avec le mépris social du gouvernement qui précarise et brutalise ces personnels.

A plus long terme, l’action législative et syndicale devra se faire dans le même sens : amélioration des conditions de travail de tous et toutes, pour les élèves et les personnels.

Cela ne pourra passer que par des mesures nationales que la CGT porte depuis longtemps : augmentation du point d’indice de 10%, un vrai statut pour les AED et les AESH, la titularisation des contractuel·les, des effectifs en classe allégés et toutes les propositions, légitimes et argumentées, que nous portons depuis des années.

Cela ne pourra aussi passer que par un plan d’urgence dans le 93, sur la base des revendications portées depuis 2019 par 17 organisations syndicales et associatives. Les député·es réuni·es ce jour ont accepté de s’inscrire dans la continuité de ces revendications et de porter, avec nos organisations, ces idées.

Il s’agit, pour l’avenir, de construire une force de proposition immense, diverse et engagée, face à l’opposition systématique de l’administration, face à l’obstruction dogmatique du gouvernement, qui n’a pas été capable de trouver des solutions aux crises traversées par l’école et refuse par principe toute discussion, toute idée extérieure et toutes nos propositions.

Un autre rendez-vous avec les député·es est prévu fin août pour préparer ensemble des actions politiques, syndicales, juridiques et militantes face à une rentrée qui s’annonce chaotique. Fidèle à sa longue histoire, la CGT saura prendre sa part dans les luttes qui arrivent.