Instances : CTA, CTSD 93, CHSCT 93, CDEN 93

 Déclaration au CTSD 1er degré du 23 juin 2017

 

La CGT Educ’action Créteil a accueilli avec la plus grande réserve la nomination du nouveau ministre de l’Education national Jean-Michel Blanquer. De 2007 à 2009 dans l’académie nous avons déjà pu tester son modèle managérial de gouvernance. Nous avons encore l’amer souvenir de ses « expérimentations » comme celle de la mise en place « d’une cagnotte » dans des classes pour lutter contre l’absentéisme. La mise en place des internats d’excellence est le symbole d’une politique éducative qui refuse l’égalité des droits d’accès à l’éducation, abandonne l’ambition de la réussite et de l’émancipation de toutes et tous pour la concurrence libérale de l’égalité des chances.
Il revient aujourd’hui pour renforcer l’autonomie des établissements et accentuer les inégalités socio-territoriales, remettre en cause les statuts des enseignant.es (annualisation, salaire au mérite ...).
Nous dénonçons aussi les positions avancées par le président et le ministre concernant l’enseignement professionnel. Nous rappelons que nous sommes opposé-es au transfert de cette voie de formation aux régions. La politique du « tout apprentissage » prônée n’est pas la solution pour lutter contre le décrochage ou le chômage. À ce jour, c’est une impasse dont il faut sortir.
Le programme annonce de nouvelles attaques contre le service public d’éducation, une dégradation des conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves, notamment dans le 1er degré.
A commencer par l’annonce du décret sur les rythmes scolaires qui renforce l’autonomie, déjà instaurée lors du quinquennat précédent. Le cadre national de la semaine scolaire, et même des vacances, explose une bonne fois pour toute. Plus une école, plus une commune ne pourra s’appuyer sur un cadre identique pour tous ses élèves, les parents et les personnels. Accepter que tout soit déréglementé entrainerait une nouvelle précarité pour les conditions de travail des personnels et d’étude des élèves. Que de litiges en prévision pour le décompte du temps de travail des enseignant-es en temps partagé ou sur des missions de remplacement. De même les personnels territoriaux et les animateurs/trices des différentes associations doivent lutter quotidiennement contre la remise en cause de leurs droits concernant la durée hebdomadaire de travail, le respect des temps de pause et de repas, la prise en charge des frais de déplacement…etc.
La CGT Educ’action rappelle aussi que si elle combat les rythmes scolaires actuels, elle s’est également opposée à la semaine de 4 jours instaurée par le décret Darcos, proposée ici sous une forme renouvelée. Nous considérons toujours que cette organisation de la semaine est néfaste aux apprentissages, au respect des temps de l’enfant et qu’elle a été introduite pour instaurer l’Aide personnalisée et justifier la suppression des RASED, mais aussi pour servir les intérêts de l’industrie du tourisme. A aucun moment, le véritable intérêt des élèves n’a été pris en compte. C’est pour toutes ces raisons que la CGT éduc’action a refusé de prendre part au vote lors du CSE du 8 juin 2017.
La CGT éduc’action revendique une réelle et totale déconnexion des heures élèves des heures des adultes avec la diminution à 18 h de classe et 6 h de concertation pour les enseignants, mais aussi à la généralisation du principe « plus d’enseignants que de classes ».
En ce qui concerne le décret sur la « mesure 100%réussite en CP », de nombreux enseignants du département sont en grève aujourd’hui. Il ne s’agit pas pour les collègues de refuser les classes à 12, ni même pour notre organisation syndicale. La CGT éduc’action revendique depuis longtemps la baisse des effectifs pour toutes les classes, de la maternelle au lycée. Mais force est de constater, que la « mesure 100% réussite en CP » a été décidée rapidement avec une mise en place prématurée, sans concertation avec les municipalités sur la faisabilité matérielle de cette mesure, sans concertation avec les enseignants. En décidant de mettre cette réforme en place dès la prochaine rentrée, le ministère met en difficulté les communes qui devront faire des dépenses imprévues, les élèves et les collègues qui auront des conditions de travail à nouveau dégradés.
Nous dénonçons le choix qui a été fait de redéployer les effectifs déjà en poste plutôt que de mettre des moyens supplémentaires pour cette mesure.
  Le dispositif des « plus de maîtres que de classe » est largement apprécié des collègues. Pour certaines équipes, ce dispositif a demandé une à deux années de réflexion avant la validation par vos services. Et à peine mis en place, le voici détruit sans aucun bilan, sans aucune concertation avec les équipes. Nous rappelons que les PDMQDC interviennent aussi dans les classes de CE1 et CE2 (cycle 2) et que cette mesure médiatique détruit une aide efficace dans d’autres niveaux de classe.
  Cette mesure, qui s’adresse en premier lieu aux écoles classées en REP+, va toucher toutes les écoles du département puisque les effectifs qui seront ponctionnés sur les brigades de remplacement, laisse présager une nouvelle année de non remplacement des enseignants.
  De plus, vous prévoyez d’augmenter l’embauche d’enseignants contractuels. La situation de ces personnels est déjà difficile. L’éducation nationale exige de ces personnels le même niveau d’exigence que des titulaires. Nombre d’entre eux subissent des pressions de leur hiérarchie et sont laissés seuls face aux difficultés qu’ils ou elles peuvent rencontrer. Cette mesure que vous nous annoncez va développer la précarité dans l’éducation nationale du 1er degré, au détriment des élèves et des personnels.
La CGT Educ’action se prépare donc à organiser dans l’unité les mobilisations nécessaires pour s’opposer à cette mise en place et faire aboutir les revendications des personnels.
La CGT Educ’action restera attentive et offensive pour que les droits des élèves et des personnels titulaires ou non-titulaires soient respectés.