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 Lutte contre les violences sexistes et sexuelles : motion de la CGT Educ’Action

 

La mise en place de la cellule de veille confédérale représente une avancée sans précédent en ce qui concerne les violences sexistes et sexuelles et la CGT a été, par ailleurs, précurseur dans ce domaine. Cette mise en place témoigne aussi de l’importance que la lutte contre les violences sexistes et sexuelles représente dans notre syndicalisme.

La cellule de veille confédérale, structure indépendante et indispensable recueille, en toute indépendance, les paroles des victimes dans le respect de l’anonymat.
C’est pourquoi nous apportons notre soutien et réitérons toute notre confiance dans ce dispositif qui permet de faire vivre concrètement les valeurs féministes dans la CGT.

En février 2022, la Confédération, par le biais de la CEC, a décidé de suspendre de son mandat confédéral un de ses dirigeants, à la suite d’un dépôt de plainte, à son encontre, pour viol. Cette décision, même si elle a pu paraitre difficile pour certains ou certaines a montré aussi notre grandeur et notre fidélité à nos valeurs et nos principes.

Pourtant, fin août, après que la plainte de la camarade a été classée sans suite, la CEC a pris la décision de réintégrer le camarade dirigeant.

Nous avons conscience que dans ce domaine nous avançons aussi de manière empirique et que les membres de la CEC n’ont que peu de recul pour pouvoir se positionner de manière la plus juste possible ni de processus interne élaboré collectivement pour répondre à une telle situation.

Néanmoins, la CGT Éduc’action ne peut que regretter la décision qu’elle juge hâtive et incompréhensible et ce pour plusieurs raisons :
 le classement sans suite, juridiquement, ne signifie pas que la plainte de la victime est nulle et non avenue mais qu’il manquait des éléments pour statuer ;
 la cellule de veille confédérale a récolté le témoignage de la plaignante. Pourtant, elle n’a pas été entendue par les membres de CEC ou tout au moins par une partie de la CEC afin que les membres puissent prendre une décision la plus équitable possible.

Par ailleurs, dans les entreprises et les administrations, nous écrivons dans tous nos documents qu’il est du devoir de l’employeur de protéger les victimes sans attendre ni suivre les décisions de justice. Pourquoi ce qui vaut pour nos employeurs ne vaudrait-il pas pour la CGT ?

Pour la CGT Éduc’action, le signal envoyé par la réintégration du camarade est mortifère pour toutes les victimes surtout quand on sait que seules 10% des victimes portent plainte pour viol, et que 1% seulement aboutit à une condamnation, par la justice, de l’agresseur.

La CGT Éduc’action rappelle que, dans cette affaire, elle apporte son soutien plein et entier à la victime.

Enfin, la mise en place de la cellule de veille est née de la volonté de la CGT de permettre à tou·tes les camarades de pouvoir militer en toute sérénité.

C’est pourquoi, la CEx de la CGT Éduc’action décide de recevoir la cellule de veille et de mettre en place les procédures prévues.

En conséquence, la CEx de la CGT Éduc’action réunie le 9 septembre demande que la CEC revienne sur sa décision et respecte nos procédures en auditionnant la cellule de veille.

Motion adoptée par 39 voix pour et 2 abstentions le 9 septembre 2022