Instances : CTA, CTSD 93, CHSCT 93, CDEN 93

 Déclaration de la CGT au CTA du 29 juin 2018

 

Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs,

« Crash test », « échec », « usine à gaz » : la nouvelle plateforme d’orientation Parcoursup a rendu ses premiers augures. La nouvelle procédure est décrite par le gouvernement comme plus juste, plus transparente et permettant une meilleure orientation dans le supérieur.
Les chiffres délivrent une toute autre réalité. En 2017 après le premier tour d’APB selon les voies du lycée, les futurs bacheliers étaient entre 50 % à plus de 60 % affecté sur leur premier vœu. Cette année à date équivalente ils étaient à peine 36 % à avoir accepté définitivement un vœu. Ce chiffre était à peine passé à 44 % hier. La non hiérarchisation des vœux ne permet pas au final de juger de qualité de l’affectation du point de vue des souhaits des jeunes.
Les remontés que nous avons eu des différents établissements montre des contrastes entre les établissements, mais globalement le taux de candidat sans réponse positive est supérieur à celui nationale. Les algorithmes locaux ne sont pas publics, ce qui laisse rêveur sur le concept de transparence, mais déjà des universités avoue avoir mis en place des pondérations en fonction des établissements.
Du point de vue de l’ambition à améliorer et fluidifier l’orientation, ParcourSup est un échec patent. Il a pourtant bien réussi à plonger la grande majorité des lycéens dans l’angoisse et la colère à la veille du baccalauréat devant des enseignants démunis. La loi orientation et réussite des étudiants est bien apparu pour ce que nous dénoncions un outil de sélection qui revient sur le droit des bacheliers à suivre la formation universitaire de leur choix : remise en cause du baccalauréat comme premier grade université et mise en concurrence des jeunes et des établissements. La réforme des lycées qui s’aligne sur celle des universités va elle aussi accentué le tri social en mettant en place une orientation précoce et une spécialisation des élèves.
Le ministre a dévoilé les contours de la réforme de la voie professionnel, il dit vouloir viser l’excellence et faire des LP des « Harvard du pro », mais les mesures annoncées vont conduire à un affaiblissement de la voie professionnelle sous statut scolaire qui se traduira par un appauvrissement des spécialisations, une déqualification des diplômes, un amoindrissement des enseignements généraux en raison notamment d’une baisse des volumes horaires pour les élèves.
En livrant la carte des formations, les diplômes et leur contenu aux branches professionnelles, l’orientation des futur·es lycéen·nes sera malheureusement conditionnée à l’adaptation de l’offre de formation aux seules réalités économiques locales. Les choix des jeunes engagé·es dans la voie pro n’en seront que plus limités.
D’autre part, l’allègement des grilles horaires, notamment en enseignement général, va rendre les poursuites d’études en BTS plus difficiles et appauvrir la culture générale. L’insertion professionnelle à l’issue de la scolarité ne sera pas davantage garantie.
Les réformes de l’éducation nationale ou du supérieur mettent à mal 40 ans de massification scolaire. L’ensemble des réformes aujourd’hui mises en œuvre dans l’Éducation nationale vont toutes dans le sens d’une plus grande discrimination et du renforcement des inégalités.
Pour les personnels, dans le contexte d’austérité ambiante, les perspectives sont tout aussi sombres. La réorganisation des enseignements et des grilles horaires annonce des suppressions massives de postes ou des reconversions qui bouchent dès maintenant l’horizon. Les annonces dans le cadre de CAP 2022 dessine une destruction du statut et la généralisation de la Précarité. A ce propos le bilan social de l’académie montre encore une augmentation de la précarité.
La CGT Educ’action Créteil défend une autre perspective pour l’éducation nationale, ses élèves et ses personnels. Il faut des moyens pour la réussite et l’émancipation de toutes tous, pour le droit des jeunes à construire l’avenir de leur choix. La CGT Educ’action Créteil entend construire dans l’unité dès la rentrée les mobilisations nécessaire pour combattre ses réformes et améliorer les conditions d’apprentissage des élèves et de travail des personnels.