À Pantin, le lycée Berthelot à l’abandon, les personnels en danger !
Bâti en état de décomposition avancée, pas d’assistante de service social ni d’infirmière ni de PsyEN depuis plusieurs années, tirs de mortier à l’intérieur du lycée : c’est la réalité du quotidien des collègues du lycée Berthelot (Pantin) qui dure depuis bien trop longtemps .
Cela devrait être un scandale national et pourtant, cela ne semble l’être que pour les organisations syndicales et les personnels.
La DSEN 93 ? Le rectorat de Créteil ? La région Ile de France ? Cynisme, inconscience, mépris et inaction. C’est donc un scandale au cube qui secoue notre département.
Le vendredi 26 septembre, comme déjà un an auparavant, les personnels du lycée exercent leur droit de retrait conformément au cadre réglementaire, accompagné.es par des élu.es FSU 93 à la FSSSCT-D. Avant même le début de l’enquête obligatoire et la lecture des signalements des collègues, le chef d’établissement, très probablement mal conseillé par la DSDEN 93, ordonne la reprise du service au mépris de la légalité et de la protection des personnels. L’administration, dans le cynisme dont elle est coutumière, ne reconnaît pas même le sentiment d’être en situation de danger grave et imminent et décide de considérer les collègues grévistes ! Y compris à l’issue de la formation spécialisée extraordinaire qui se tient le mardi 30 septembre, en dehors de tout cadre réglementaire puisqu’elle aurait dû être réunie sous 24 h ! Double entorse au cadre réglementaire, aucune perspective immédiate d’amélioration des conditions de travail : les bases sont posées d’une gestion totalement hors-sol et dangereuse pour les personnels et les usager.es.
En général, pour justifier qu’une situation ne relève pas d’un danger grave et imminent, l’administration se cache derrière un argument d’une insondable bêtise : l’évènement ne s’est pas produit ! Nous nous souvenons tout.es d’un célèbre "Il n’est pas mort" lancé à la cantonade pour refuser le droit de retrait d’un personnel dont la vie était menacé par des écrits circonstanciés sur l’ENT.
Le mardi 7 octobre, une agente en situation de danger "ni grave ni imminent" a vu une fenêtre lui tomber dessus dans ce lycée ...
Le 9 octobre, un nouveau droit d’alerte est rédigé par les élu.es FSU 93 à la FSSSCT-D. Le chef d’établissement, toujours aussi bien conseillé par la DSDEN 93, refuse de reconnaître le danger grave et imminent tout en dévoilant des informations très préoccupantes : il y a tout juste un an, le diagnostic réalisé pour les fenêtres n’a jamais donné lieu à aucun rapport !
Pourtant, d’après lui, « il y aurait un problème structurel ». La mascarade continue au mépris de la santé des collègues. Il est même demandé par le chef d’établissement à des collègues de ne pas remplir le registre SST...parce que c’est une charge de travail supplémentaire pour lui !
La formation spécialisée extraordinaire qui suit le lendemain prend une autre dimension et nous tombons des nues. L’établissement ne dispose pas de DUERP, n’a pas encore réuni de CHS. Il y aurait un assistant de prévention mais ... il ne semble pas au courant de sa mission ! Un parallèle lunaire et provocateur est effectué par le spécialiste en gestion de crise et conseiller des chef.fes d’établissement sur les fenêtres de son domicile personnel. Le chef d’établissement finit par reconnaître l’imminence du danger, aussitôt contredit par sa hiérarchie. Il disparaîtra d’ailleurs de la visio-conférence peu après ... Aux collègues, la DSDEN répond que la Région a promis un "retour" le 15 novembre, sans être en mesure d’en donner la teneur : début de travaux ? arrivée d’un diagnostic ? Attente de la venue d’une entreprise ? Le flou est réellement effrayant.
C’est la 3e fenêtre qui tombe depuis moins d’un an dans un établissement scolaire du 93. Au moins, dans les deux autres cas, des entreprises s’étaient rendues immédiatement sur place.
La DSDEN peut se réfugier derrière l’inaction grave de la région. Cependant, elle refuse notre mesure d’intervention de l’inspection du travail et accepte la condamnation de toutes les fenêtres du lycée tout en refusant de reconnaître le danger grave et imminent et en retirant une journée de salaire aux collègues. Le ton est monté au troisième étage de la rue Claude Bernard…
Encore une fois, ce devrait être un scandale national et pourtant ...
La FSU 93 et la CGT EDUC’ACTION 93 ne lâcheront rien pour la protection des personnels de notre département.
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