Motions, voeux Lycées généraux et technologiques

 Communiqué des sections syndicales du lycée Jacques Brel, La Courneuve (93)

 

Rentrée 2020 à La Courneuve (93) : classes à 35 et manque de moyens
Bienvenue dans le monde d’après !

Les personnels d’enseignement et d’éducation du lycée Jacques Brel (La Courneuve, 93) se sont adressés, à trois reprises cette année, à M. Daniel Auverlot, Recteur de l’académie de Créteil afin d’obtenir les moyens nécessaires au maintien des études du soir et afin d’abonder la dotation horaire globale (DHG), qui sera insuffisante pour assurer le bon fonctionnement de l’établissement l’année prochaine.

Ces trois courriers sont restés sans réponse : c’est un silence brutal qu’oppose M. le Recteur aux personnels d’enseignement et d’éducation, aux parents d’élèves et aux élèves. C’est le même silence qui leur avait été opposé l’an dernier, lorsqu’une délégation du lycée, composée de dizaines d’enseignants, d’élèves et de parents, et soutenue par Madame la députée Sabine Rubin, s’était déplacée devant le Rectorat à plus d’une heure et demi de transports, dans l’espoir d’être entendue.

Avec une DHG de 1 531,88 heures pour l’année 2020-2021, l’établissement perd 23,96 heures par rapport à l’année 2019-2020 et 53,34 heures par rapport à l’année 2018-2019, ce qui signi-fie, à nombre d’élèves constant, un taux d’encadrement en baisse et trois postes à temps plein supprimés en deux ans. Nous assistons à un véritable plan d’austérité, qui est notamment la conséquence de la réforme du lycée. Ainsi, dans l’académie de Créteil, les lycées devront ac-cueillir 1 100 élèves supplémentaires à moyens constants, alors qu’il aurait fallu créer 80 postes pour les accueillir dans des conditions décentes.

Alors que nous utilisons tous les moyens disponibles, nous serons contraints d’accueillir les élèves de terminale en 2020-2021 dans des classes à 35, soit avec 6,3 élèves supplémen-taires en moyenne par rapport à 2019-2020. Cette génération, qui a déjà vécu, en classe de première, la mise en place à marche forcée de la réforme du baccalauréat et servi de cobaye pour la passation chaotique des E3C, est une génération clairement sacrifiée. Après trois mois de confinement anxiogène aux conséquences socio-économiques dévastatrices, en particulier en Seine-Saint-Denis, la rentrée de septembre 2021 nécessiterait au contraire de véritables moyens, non seulement pour assurer la sécurité sanitaire des élèves, mais également pour remédier à leurs lacunes, conséquences d’un enseignement à distance qui ne peut naturelle-ment pas remplacer le travail en présentiel.

La baisse des moyens année après année nous a conduit à bricoler, à mégoter les heures, pour continuer, en vain, à offrir les conditions d’enseignement que mériteraient nos élèves. Une baisse supplémentaire de nos moyens l’année prochaine ne fera qu’aggraver une situa-tion déjà trop tendue dans une zone où l’école devrait participer à la réduction des inégalités et non à leur aggravation.

Nous exigeons que des moyens concrets et d’envergure soient déployés rapidement pour ac-compagner au mieux nos élèves à la rentrée prochaine. Nous renouvelons et renouvellerons autant de fois que nécessaire la demande d’audience effectuée par les personnels du lycée Jacques Brel. Nous ne voudrions pas que, pour nos élèves, le « monde d’après », soit pire que le « monde d’avant ».

La Courneuve, le 15 juin 2020.