En finir avec les violences policières et les violences scolaires !
L’année scolaire 2022-2023 s’est clôturée sur le meurtre du jeune Nahel, sur une vague de révoltes populaires, puis par une répression policière et judiciaire impitoyable donnant lieu à près de 2000 condamnations. Une très grande partie des participant-es aux révoltes était, selon les estimations du gouvernement, des mineurs, c’est-à-dire potentiellement des élèves de collèges ou de lycées
Pour répondre à cette vague de colère, le président Emmanuel Macron a répondu dans l’été qu’il fallait « reciviliser », punir les parents (menaces d’expulsion locative, suspension des allocations familiales), affirmer un retour à l’ordre, en particulier à l’école. Selon lui, c’est le manque d’autorité qui explique ces "émeutes". Selon nous, cette révolte est d’abord une réaction aux multiples violences policières qui blessent et qui tuent, mais aussi l’expression de la colère face aux injustices et discriminations quotidiennes que subissent tou-tes les habitant-es des quartiers populaires.
La rentrée 2023 s’est ouverte par la saturation du débat public autour du port des abayas et des qamis, instrumentalisant la laïcité à l’école. Une fois de plus, les jeunes filles de nos établissements sont stigmatisées sur leurs vêtements, donnant aux chefs d’établissement le pouvoir de juger leurs intentions derrière le port d’une tenue. Cette attaque islamophobe et raciste vient accentuer l’offensive réactionnaire du gouvernement contre la jeunesse des quartiers populaires et contre l’éducation en général. Le chef de l’Etat n’hésitant pas à faire le lien entre l’assassinat de notre collègue S. Paty et le port de l’abaya afin de justifier cette interdiction. Cet amalgame prouve bien que cette directive ne répond pas à une question de laïcité mais bien d’attaque contre toutes les personnes musulmanes.
Les établissements du 93 subissent toutes les conséquences de ces politiques discriminatoires dont le manque de moyens : dans 60% des établissements des postes d’enseignant.e.s ne sont pas pourvus, les établissements manquent d’AED, d’AESH, de CPE, de personnels infirmiers et médicaux sociaux pour 90% d’entre eux. Les locaux sont bien souvent vétustes, sous-équipés, ou non adaptés à l’accueil des élèves.
La liste des manques de moyens est longue et c’est bien cela qui génère des inégalités scolaires et certainement pas une tenue vestimentaire. Nous refusons que l’école soit une institution qui contribue à un racisme systémique. A l’inverse, nous revendiquons l’ouverture des établissements à tou.te.s les élèves, sans discrimination ni stigmatisation, pour garantir leur droit à l’éducation et à l’émancipation.
Nous exigeons des moyens supplémentaires et à la hauteur des nécessités de nos établissements. Trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes de décider.
Contre les violences policières et contre les violences scolaires,
Toutes et tous à la manifestation du 23 septembre, 15h00 au départ de Gare du Nord