Tracts 1er degré

 Manque de remplaçant·es dans le département : un facteur d’aggravation des inégalités !

 

« Le remplacement constitue une préoccupation majeure pour notre ministère tant les enjeux pour les élèves et les familles sont importants ; la continuité du service public nécessite que tout enseignant absent soit remplacé. » (circulaire ministérielle du 15 mars 2017). On ne peut faire plus précis concernant l’encadrement du remplacement et son enjeu dans les missions d’éducation. On ne peut faire plus éloigné de la réalité lorsque l’on tire un premier bilan de cette rentrée sous hauts risques sanitaires.

Le manque actuel de remplaçant-es fait peser une pression regrettable sur les personnels mais entraîne également des risques inacceptables pour leur santé. Là où il aurait fallu organiser des classes en demigroupe afin de limiter les risques, c’est tout le groupe-classe dont l’effectif peut exploser si ne serait qu’une enseignant-e est en arrêt.

Un exemple qui en dit long est celui d’une école maternelle à Saint-Denis. Celle-ci se compose de 7 classes et actuellement deux enseignantes sont en arrêt maladie. Leur remplacement n’a pas été assuré. Dans les faits, cela correspond à l’arrivée d’environ 8 enfants supplémentaires dans les classes de leurs collègues, en plus de leurs élèves déjà nombreux. Les enseignant-es sont à bout et le risque que le virus circule explose. En effet, les lieux clos comme la salle de classe ou le réfectoire, sont les espaces les plus risqués de propagation du virus comme l’a mis en avant un article du « Monde » du 18 septembre 2020. La hausse des effectifs d’élèves accroît cette dangerosité et dégrade les conditions de vie au travail en raison de l’anxiété dans laquelle elle plonge les personnels.

Le CHSCT ministériel a alerté sur la dangerosité que revêt le manque de remplaçant-es dans cette période éprouvante. En matière de politique scolaire, les seules recommandations suivies par le gouvernement sont les recommandations économiques.

Dans le département, seules 12 postes ont été créés à cette rentrée pour l’ouverture de classes dans le premier degré, aucun pour le pôle remplaçant-es. Pourtant, si nous faisons le compte en Seine-Saint-Denis, plusieurs dizaines de classes ont été fermée en raison du Covid et près de 2000 classes à l’échelle nationale. Dans de nombreuses académies les remplaçant-es étaient déjà tous en poste, une semaine de rentrée. Non seulement le compte n’y est pas, mais le gouvernement avait toute amplitude pour organiser réellement des volants de remplaçants exceptionnels. Le choix du gouvernement italien a été dans ce sens avec le recrutement de 84 000 personnels supplémentaires à cette rentrée.

Dès avril, la Cgt Educ’Action avait revendiqué des mesures exigeantes pour une anticipation de cette rentrée. L’impréparation et la gestion calamiteuse constitue un affront contre les élèves et les personnels et une menace pour leur santé. En agissant de la sorte, le gouvernement souhaite réaliser des économies sur le dos des personnels et maintenir les parents au travail pour ne pas déstabiliser l’économie . Pour cela il minimise le rôle de l’École dans la propagation du virus.

La CGT Éduc’action rappelle que le ministère de l’Éducation nationale est responsable de la santé des personnels et des élèves qu’il accueille. Elle exige que le ministre prenne, avec le gouvernement, toutes ses responsabilités et la pleine conscience des difficultés dues à la situation dans l’Éducation nationale. Pour cela, il est urgent de créer des postes pour permettre le remplacement et la baisse des effectifs par classe.

Communiqué