"Bien sûr, il y a toujours des choses à améliorer, mais si vous comparez avec différentes rentrées qui ont pu avoir lieu dans le passé, c’est vraiment une bonne rentrée", a affirmé Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale.

Au collège Joliot-Curie, à Pantin, en Réseau d’Education Prioritaire, on assiste davantage à une détérioration des conditions de travail et d’enseignement, tant pour les élèves que pour les personnels. Cette situation est catastrophique à plusieurs niveaux :

Des locaux étriqués

 L’augmentation constante des effectifs depuis plusieurs années culmine à cette rentrée 2018 avec l’accueil de 56 élèves supplémentaires dans des locaux étriqués. Malgré l’aménagement d’une salle supplémentaire, le nombre de classe est toujours supérieur au nombre de salles disponibles.

 Des personnels d’entretien en nombre insuffisant pour assumer dans des conditions décentes une charge de travail en constante augmentation. A titre d’exemple, les agents ne sont, la plupart du temps, que deux pour faire la « plonge » de 380 demi-pensionnaires.

 Une cantine trop petite pour accueillir tous les demi-pensionnaires. Quand le conseil départemental nous répond qu’il suffit de remplacer nos tables rondes par des tables carrées afin de faire rentrer les effectifs supplémentaires, il ne tient pas ses promesses puisqu’à ce jour, les tables, même « carrées », ne sont pas fabriquées.

Des conditions d’enseignement inacceptables

• Dépassement des seuils de 24 élèves par classe, acquis par des luttes précédentes et aujourd’hui remis en question dans les faits.
• Des élèves privés d’enseignements auxquels ils ont droit faute de professeurs dans certaines disciplines. A ce jour, aucun élève n’a par exemple de cours d’arts plastiques.
• Une offre de langue vivante qui s’amenuise d’année en année : suppression de l’arabe, du chinois, des classes européennes, de la bilangue espagnole. A cette rentrée, certains élèves se sont vus imposer une langue ne correspondant pas à leurs vœux ou refuser une deuxième langue vivante.
• L’assistante sociale qui part à la retraite en novembre ne sera remplacée qu’à partir de janvier, malgré le classement de l’établissement en Réseau d’Education Prioritaire.

Les personnels, les parents d’élèves s’inquiètent : on sait que la surpopulation dans des locaux trop étroits avec un encadrement insuffisant favorise la dégradation du fameux « climat scolaire ». A l’heure où l’on nous demande de personnaliser toujours davantage les enseignements et le suivi des élèves, l’institution ne nous fournit pas les moyens nécessaires à leur mise en place.

L’éducation n’était-elle pas censée être prioritaire ? Nous nous mobilisons pour qu’elle le soit vraiment.

Les personnels et les parents d’élèves mobilisés du Collège Joliot-Curie de Pantin