RENTREE CHAOTIQUE AU NOUVEAU LYCEE LA PLAINE COMMUNE
Après une ouverture repoussée depuis deux ans, le nouveau lycée La Plaine fait sa rentrée pour accueillir 700 élèves.
Malgré les promesses du rectorat et de la région, les conditions de rentrée ne sont pas réunies pour permettre un accueil correct des équipes et des élèves. La rentrée commence à peine et déjà plusieurs problèmes majeurs se posent :
• sous-dotation régionale en matériels informatiques : pas de réseau internet dans le lycée, aucune salle équipée (ordinateur, video-projecteur et enceintes) n’est opérationnelle pour la rentrée et déjà l’annonce que la moitié des salles ne seraient pas dotée de matériel informatique pour cette année scolaire.
• parce que la région n’a pas anticipé le nombre nécessaire de clés, aucun personnel n’en a reçu. Toutes les salles sont donc ouvertes en continu dans la journée.
• à ce jour pas d’infirmière et seulement deux secrétaires pour assurer le travail énorme de la mise en place d’un fonctionnement administratif et pédagogique cohérent.
• au CDI, aucun PC n’est prévu pour l’usage des élèves. Alors que le CDI est vide, une subvention ridicule de 2 200 euros a été accordé au CDI pour acheter le fond.
• le lycée de La Plaine c’est aussi l’ouverture d’un internat de proximité pouvant accueillir plus de 150 élèves. Par manque de personnel affecté pour encadrer l’internat c’est, à l’heure actuelle, une équipe de vie scolaire en sous-effectif qui va devoir assurer un travail de jour et de nuit.
• les collègues agent.e.s sont déjà épuisé.e.s par la pénibilité croissante de leurs conditions de travail puisque, comme en atteste les cartons qui encombrent l’ensemble des couloirs, les agent.e.s doivent à la fois assurer leurs missions habituelles et pallier aux retards du chantier.
La liste des difficultés rencontrées est encore longue et pourtant, l’an dernier, les équipes syndicales avaient alerté le rectorat des potentiels problèmes à anticiper. Cette rentrée chaotique nous prouve malheureusement que nos revendications n’ont pas été entendues.
C’est donc avec un mépris énorme pour l’ensemble du personnel et les élèves que commence la rentrée à La Plaine. Encore une fois nos élèves subissent la double peine : l’école reproduisant les inégalités et le mépris qu’iels vivent déjà dans la société.
Alors que la région et le rectorat présents pour l’inauguration du lycée nous vantent l’importance fondamentale du numérique dans l’apprentissage, on ne nous donne pas les moyens d’enseigner avec du matériel et on prive les élèves d’un accès libre et gratuit aux médias, à internet et aux outils informatiques au CDI. Alors qu’on nous signale le rôle primordial de l’école dans les réductions des inégalités sociales, le lycée de La Plaine commence sa rentrée avec des classes de secondes générales et professionnelles à 30 avec un.e seul.e professeur.e principal.e par classe.
Bien que nous accueillions des élèves de collèges REP-REP+ et une grande partie du lycée Marcel Cachin, le lycée n’est pas considéré comme relevant de l’éducation prioritaire. En plus des conditions d’études et d’enseignement c’est aussi la prime ZEP qui disparait pour les collègues.
RENTREE CHAOTIQUE MAIS BELLE INAUGURATION
Alors que l’ensemble du personnel doit faire face à l’ensemble des difficultés énoncées, la surprise fut l’inauguration du lycée en présence de Valérie Pécresse à laquelle les équipes du lycée n’étaient pas conviées.
Fort.e.s du mécontentement général, des personnels, des élèves mobilisé.e.s des lycées La Plaine, Suger (St Denis), Eluard (St Denis), Utrillo (Stains) et des parent.e.s de la FCPE ont crié leur colère lors de l’inauguration du lycée le lundi 4 septembre au matin. Nous avons profité de cette inauguration pour interpeller à plusieurs reprises la rectrice et la présidente de région afin de dénoncer l’hypocrisie des discours faisant l’apologie de l’ère numérique ou encore de l’urgence d’une pédagogie dynamique alors même que le manque de moyens est criant. Des audiences avec les services du rectorat et de la région ont été accordées. Nous veillerons à faire respecter notre plateforme de revendications.
Nous savions que l’ouverture d’un nouveau lycée allait créer des retards et autres bricolages pendant quelques semaines. Mais il est urgent de dénoncer les responsabilités de la Région et du Rectorat qui organisent la pénurie au détriment de nos conditions de travail et des conditions d’étude des élèves dans le département et dans toutes les zones d’éducation prioritaire.