Instances : CTA, CTSD 93, CHSCT 93, CDEN 93

 Déclaration de la CGT Educ’Action 93 CTSD collège 29/06/2017

 

La CGT Educ’action 93 a accueilli avec inquiétude la nomination du nouveau ministre de l’Education national. Lorsqu’il était dans l’académie, nous avons déjà pu tester son modèle managérial de gouvernance. La mise en place « d’une cagnotte » pour lutter contre l’absentéisme comme celle des internats d’excellence est le symbole d’une politique éducative qui refuse l’égalité des droits d’accès à l’éducation, abandonne l’ambition de la réussite et de l’émancipation de toutes et tous pour la concurrence libérale de l’égalité des chances.
Loin de changer de direction en matière d’éducation, le ministre entend porter une politique dans la droite ligne des précédentes : poursuite de l’école du socle et des compétences, renforcement des pouvoirs des chefs d’établissements, contractualisation des moyens sur fond d’austérité budgétaire.
Il revient aujourd’hui pour renforcer l’autonomie des établissements et accentuer les inégalités socio-territoriales, remettre en cause les statuts des enseignant.es (annualisation, salaire au mérite ...), avancer dans l’abandon de la voie professionnelle au profit du tout-apprentissage. La CGT Educ’action défend un autre projet d’école et continuera à s’opposer à cette vision libérale.

Dans les écoles, la mise en place dans le premier degré, au pas de course, de la mesure « CP à 12 » sans moyen ni concertation préalable n’est qu’un affichage qui comme, comme nous l’avons vu la semaine dernière est très mal reçu par les équipes engagées depuis plus ou moins longtemps dans le dispositif PDMQDC. Même si nous défendons une baisse d’effectif par classe à tous les niveaux de la scolarité, dans ces conditions, cette mesure entrainera : une déstabilisation des équipes pourtant engagées sur des projets qui portent leurs fruits, davantage de problèmes de remplacement et une précarité toujours plus importante pour nos collègues.

Dans les collèges, la réintroduction d’options facultatives (annoncées lors du CSE au début du mois sans aucun dialogue préalable) financées sur la marge de 3 heures d’autonomie poursuit et accentue les inégalités et la concurrence entre établissements. Pour la CGT Educ’action, les moyens destinés à des modules pour besoins spécifiques ou les options facultatives doivent être fléchés.
Dans le département,
Nous constatons dans vos propositions que les conditions d’étude et d’encadrement des élèves continueront à empirer à la rentrée. Alors que de nombreux établissements se sont mobilisés cette année, ces ajustements ou redéploiements sont très loin de répondre aux besoins criants dans notre département. Comme à chaque comité technique de Seine-Saint-Denis, la CGT Educ’action réclame un indispensable plan de rattrapage et de développement des services d’éducation.
Les annonces concernant les créations de postes de vie scolaire sont une illustration de cette nécessité. Encore plus que les années précédentes, le nombre d’établissements mobilisés sur cette question l’a montré. Les documents sur le nombre d’AED par poste sont par ailleurs tronqués car les effectifs que vous utilisez ne sont pas mis à jour. Ainsi, vous proposez par exemple d’enlever un demi-poste d’AED à un collège REP+ laissant croire une baisse d’effectif alors qu’en réalité, les chiffres réels annoncent une hausse sensible du nombre d’élèves.
Le nombre de propositions d’ouvertures de classe est un autre exemple de ce manque de moyens sur le département. Les seuils sont très souvent dépassés. Dans de nombreux collèges, les équipes enseignantes ne connaissent pas la structure de la rentrée et ne peuvent pas préparer la rentrée correctement. Lors des audiences auprès de vos services, il est clairement exposé la concurrence entre les établissements. Ces situations sont inacceptables.
En Janvier, vous avez dit que vous regarderiez la carte des LV2 dans les collèges où cette offre est diversifiée. Pouvez-vous nous dire ce qu’il en est pour la rentrée de septembre ?
Concernant l’inclusion, alors que vous avez répété votre volonté d’accompagner les établissements bénéficiant de dispositifs spécifiques (UPE2A, SEGPA, ULIS), nous constatons d’après vos propositions que cette priorité dictée aux chefs d’établissements n’est pas suivie d’effet.