Tract AESH : stop aux Pials !
La Direction Académique envisage la mise en place des PIALs (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé) en Seine-Saint-Denis à partir du mois de Mars 2021.
Ce nouveau dispositif d’organisation est déjà à l’œuvre dans plusieurs départements et partout le constat est le même : le PIAL est l’instrument destructeur de la politique d’école inclusive des élèves en situation de handicap au profit d’une logique purement comptable. Faire plus avec le moins possible !
Le PIAL c’est une série de conséquences concrètes pour les AESH, les enseignant·es et les élèves.
Conséquences pour les AESH :
– être affecté·e de manière arbitraire sur plusieurs établissements sur une même journée et être réaffecté·e du jour au lendemain sur d’autres établissements ;
– subir des emplois du temps modifiables de semaine en semaine, voir du jour au lendemain ;
– accompagner des élèves sur des temps plus courts et ne plus connaître l’élève accompagné·e ;
– ne plus faire équipe avec les enseignant·es
– faire plus d’heures au prétexte de posséder des heures connexes ;
– subir une pression hiérarchique et être perdu·e dans une chaîne hiérarchique rendue volontairement floue ;
– risquer de perdre son deuxième emploi à force d’affectations changeantes ;
– devoir payer des heures de garde pour ses enfants à cause des temps de trajet rallongés ;
Conséquences pour les enseignant·es :
– disparition de l’AESH à l’heure suivante et/ou du jour au lendemain
– une surcharge de travail pour pallier l’absence d’AESH
– différent·es AESH pour un même élève
– manque d’échange avec l’aesh ne permettant plus de suivie pédagogique cohérent et adapté au handicap de l’élève
Conséquences pour les élèves :
– perte de repère dans la classe
– une autonomie forcée
– une perte du goût des apprentissages
– isolement de l’élève
– sentiment d’échec
– risques de déscolarisation
L’école inclusive est actuellement un véritable laboratoire de la précarisation des personnels de l’Éducation nationale.
Les 110000 AESH qui accompagnent 175000 élèves en situation de handicap sont soumis à des conditions de vie et de travail extrêmement précaires. Ce cadre défavorable permet à certaines directions de dégrader encore les conditions de travail. Un salaire en dessous du seuil de pauvreté, l’enchaînement de CDD sans certitude d’un CDI, et, pour remplir leurs missions, aucune formation !
À ces difficultés s’ajoutent de fortes inquiétudes sur l’avenir des personnels, sur la pérennité des missions et les perspectives de carrière, inexistantes à ce jour.
La DSDEN du 93 choisit la pire des périodes pour la mise en place des PIAL : en pleine période de pandémie où chacun·e est appelé·e à réduire ses contacts sociaux, les AESH vont ainsi avoir le loisir de multiplier les opportunités d’attraper le virus et de transmettre le COVID d’établissements en établissements !
Enfin, les AESH qui refuseront l’entrée dans les PIAL et les conditions dégradées proposées par avenant, se retrouveront en procédure de licenciement, sans laisser aucune place à la communication avec les agent·es concerné·es.
Face à cette situation, la CGT revendique pour toutes et tous les AESH :
– un vrai métier reconnu par un statut de fonctionnaire d’État de catégorie B
– un recrutement avec un salaire de début de carrière d’1,4 fois le SMIC (la CGT revendique un SMIC à 1800 euros)
– des obligations réglementaires de service (ORS) d’AESH pour un temps plein et un salaire à 100% à 24h d’accompagnement côte-à-côte élève.
– l’accès à une formation continue sur le temps de travail ;
– des affectations sur deux établissements ou écoles au maximum ;
– Le remboursement des frais de transport et de repas au même titre que les personnels itinérants ;
– le versement des primes REP et REP+ pour les personnels AESH ;
– la prise en compte des heures supplémentaires (classe de découvertes ou de sorties scolaires).