Un Grenelle inutile, une revalorisation largement insuffisante et des axes de travail qui peuvent inquiéter...
Jean-Michel Blanquer a réuni les organisations syndicales mercredi 26 mai afin de leur présenter les conclusions issues des ateliers du Grenelle de l’Éducation. La CGT Éduc’action rappelle qu’elle avait quitté ce Grenelle dénonçant la parodie de dialogue social et le danger que les futures mesures pouvaient constituer pour les personnels.
Au regard des annonces, et même si le ministre reprend les grands axes avancés par les ateliers, la CGT Éduc’action considère que toutes les éventuelles mesures qui pourraient en sortir (et pour le moment très floues) relèvent principalement de l’agenda social mené depuis deux ans au sein du ministère. En clair, il n’y avait pas besoin d’un Grenelle pour parvenir à de tels résultats.
La principale annonce reste la future dotation de 400 millions d’€ devant permettre une « revalorisation salariale » en 2022. Si nous savons déjà qu’il n’y aura pas d’augmentation indiciaire et que c’est l’individualisme qui primera, nous ne savons pas en revanche qui en bénéficiera ni les modalités d’attribution. La CGT Éduc’action dénonce ce nouveau recours aux augmentations indemnitaires, source d’inégalités, qui touchent d’ailleurs principalement les femmes. Après des mois de discussions, le ministre souhaite entamer de nouvelles négociations en urgence au cours du mois de juin autour de quelques sujets dits prioritaires comme la direction d’école.
Des mesures concernant les ressources humaines sont encore en suspension et devraient évoluer. La CGT Educ’action connait l’idéologie Blanquer, sa vision ultralibérale des établissements et de l’Ecole en général, ou son goût pour l’aspect « managérial » des missions des personnels de direction... Elle refusera toute tentative de s’attaquer aux statuts des personnels, d’augmenter leur charge de travail et de dégrader encore un peu plus leurs conditions de travail, en appelant si besoin les personnels à se mobiliser.
Au-delà du Grenelle, la CGT Éduc’action continue d’exiger des moyens et un plan d’urgence pour la rentrée 2021. Puisque le ministre se dit préoccupé par les conditions de travail des personnels, nous exigeons de lui qu’il crée rapidement des postes statutaires, qu’il augmente le point d’indice et les rémunérations, qu’il améliore les grilles indiciaires pour l’ensemble des personnels, qu’il résorbe la précarité et les inégalités femmes/hommes, mais aussi qu’il abroge toutes ses réformes.
C’est dans cette optique que la CGT Éduc’action travaillera à la construction d’une mobilisation forte dès la rentrée de septembre.
Montreuil, le 26 mai 2021