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 Déclaration de la CGT Educ’Action CAPA promotion du 9 Mars 2018

 

La CAPA de promotion et de passage d’échelon est une CAPA toujours très attendue par les collègues, car, dans le contexte politique d’austérité actuelle, elle représente la seule réelle possibilité de rattrapage de la perte de pouvoir d’achat.
Or et malgré des annonces ministérielles de revalorisation des carrières enseignantes, c’est une baisse de leur rémunération nette que les collègues ont pu constater en janvier 2018. En effet, la hausse de la pension civile de 0.27%, la hausse de la CSG de 1.7% conjuguées au report à l’année prochaine de la revalorisation indiciaire de 5 points prévue au 1er janvier, conduisent à une baisse de salaire pour la majorité des collègues. Ainsi, le regel du point d’indice vient conforter et accentuer la perte de 14% du pouvoir d’achat des enseignants depuis 2000.
La fonction enseignante demande à être réellement considérée. Cette considération passe, entre autres, par une augmentation des grilles indiciaires. La CGT réclame une progression de la grille indiciaire, liant qualification et rémunération, partant de deux fois le SMIC et se terminant par le doublement du salaire de début de carrière.
La CGT défend la nécessité de mobiliser l’ensemble des travailleurs du public pour exiger une augmentation de 400 euros nets pour toutes et tous afin de rétablir le pouvoir d’achat perdu ces dernières années. Ceci équivaut dans la fonction publique à une augmentation de 90 points d’indices.
Concernant le PPCR, nous continuons à critiquer le mode d’avancement différencié reposant sur une évaluation de la valeur professionnelle des collègues à l’issue d’un rendez-vous de carrière. Ces nouvelles modalités d’évaluation reposant sur des entretiens individualisés renforcent le pouvoir de la hiérarchie et sont un outil de management pour développer l’autonomie des établissements au détriment de l’autonomie pédagogique défendue par la CGT Educ’action. Nous revendiquons une déconnection totale de la rémunération et de l’évaluation. Par ailleurs, la création de la classe exceptionnelle qui est un grade à accès fonctionnel remet en cause nos statuts : en effet ce grade fait dépendre la carrière d’un fonctionnaire de l’emploi qu’il occupe. De plus, 90% des collègues n’accéderont jamais à ce grade. La CGT-Educ’action demande un déroulement de carrière commun à tous, programmé avec intégration de l’échelonnement Hors-Classe dans la Classe Normale.
D’autre part, la précipitation avec laquelle le PPCR a été mis en place a créé des difficultés supplémentaires : Mauvaise communication des modalités du PPCR auprès des établissements et des collègues, retards des reclassements des ex-contractuels, groupe de travail sur la mise en place dans notre académie tardif, documents comportant des erreurs, problèmes de prise en compte de l’ASA.... Nous déplorons que cela ait représenté une surcharge de travail, et parfois de la souffrance, pour les collègues administratifs dans les établissements et au rectorat.
Pour conclure, nous tenons à vous faire part de nos inquiétudes concernant l’avenir du paritarisme décrit dans le document d’orientation pour la concertation : « Refonder le contrat social avec les agents publics » communiqué aux organisations syndicales le 1er février. En effet, le projet de fondre les CHSCT et les CT ou de déconcentrer les CAP est une profonde remise en cause de la représentation des personnels et du paritarisme. Les commissions paritaires sont une garantie en matière de transparence et de traitement égalitaire des carrières des personnels mais également une « sécurité » pour la neutralité de l’institution. S’attaquer au paritarisme, c’est s’attaquer à ce pour quoi il existe : protéger le bien commun, le service public.

La baisse de salaire des enseignants, le glissement d’une fonction publique de carrière vers une fonction publique d’emploi et l’affaiblissement du paritarisme sont des atteintes au service public. La remise en cause des Statuts des fonctionnaires d’Etat et plus largement du statut des agents des services publics amène la CGT à appeler, aux côtés des organisations syndicales CFTC, CGC, FO, FSU et Solidaires, à la grève et la manifestation le 22 Mars.