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 Réouverture le 11 mai ? Sans garantie c’est toujours NON pour la CGT !

 

L’annonce de la réouverture progressive des établissements scolaires par le Président à partir du 11 mai provoque de nombreuses interrogations et mises en tensions, en particulier dans notre département où le problème des inégalités et des difficultés sociales et scolaires est prégnant et ne date pas d’aujourd’hui. Nous ne connaissons que trop bien les conditions de vie des familles de nos élèves, nous n’avons cessé d’alerter l’Etat sur ces conditions qui se sont aggravées depuis la mise en place du confinement : logements insalubres, exigus, revenus amputés, fermeture des cantines qui représentaient une aide salutaire pour nourrir nos élèves. Nous, personnels et syndicalistes, avons toujours eu le souci des enfants de Seine-Saint-Denis, au contraire des différents gouvernements qui ont abandonné notre département depuis maintenant des années.

Pour toutes ces raisons, nous souhaitons tous et toutes que les établissements réouvrent, mais pas à n’importe quel prix. Pas alors que la contagiosité des enfants est mal établie, alors que la Seine-Saint-Denis est le département où le plus de personnes vivent en moyenne dans un même logement, alors que l’on sait que notre département est celui qui a vu son taux de mortalité le plus fortement augmenter (+61% en mars, +101% sur le mois d’avril). Pour nous, pour nos élèves, pour leurs familles, la reprise oui, mais à seulement si toutes les conditions sanitaires soient réunies !

Pour la CGT Educ’action 93, ces conditions incontournables sont :
- la mise en place d’une politique massive de tests.
- la désinfection des écoles, services et établissements scolaires.
- la fourniture des matériels de protection (gel hydroalcoolique, gants et masques chirurgicaux ou FFP2) en quantité suffisante pour les agent.e.s et les élèves.
- les personnels dont la santé ou la pathologie le nécessite doivent bénéficier des mesures d’éloignement du travail et d’un suivi médical tel que prévu par le décret 82 453 modifié.
- les élèves dont la santé ou la pathologie le nécessite, et celles et ceux dont les parents souffrent de pathologies lourdes, doivent pouvoir être exemptés du retour en présentiel.
- des garanties concernant la limitation des effectifs par groupes dès le retour des élèves.

Lors des instances organisées cette semaine entre l’administration et les organisations syndicales (CDEN ; CHSCTA et CHSCTD) aucune réponse réelle n’a été apportée à l’inquiétude que suscite cette reprise. Il semble que le Rectorat et la DSDEN soit dans l’incapacité de donner un diagnostic sur ce qui a déjà été fait (l’accueil des enfants des personnels de santé  quels résultats ? quel bilan matériel et sanitaire ?). Comment une institution incapable de faire le bilan de son action peut-elle prétendre se projeter dans un futur incertain ? La CGT réaffirme qu’une réouverture le 11 mai sans garantie, c’est toujours non ! La sécurité des agent.es devrait être la ligne directrice de cette réouverture. Nous sommes consterné.es de constater que ce n’est pas le cas. A nous de reprendre en main notre santé !

La situation de stress et d’inconnu pour les directions amène certain.e.s chef.fe.s d’établissement à prendre des initiatives comme demander aux personnels de venir pour préparer dès maintenant la reprise ou la rentrée prochaine. Rien n’a encore été décidé et la consigne nationale est claire : personne dans les établissements. En cas de problème de cet ordre, contactez immédiatement la CGT.

Sachez imposer vos conditions pour une reprise digne. Pour cela, plusieurs outils :
- en premier lieu la discussion avec les collègues et la direction. Vous pouvez par exemple utiliser le logiciel « ma classe à la maison » pour organiser des Heures Syndicales virtuelles.
- ensuite, un dialogue soutenu avec les parents d’élèves. Si les conditions d’hygiène ne sont pas remplies, ils et elles ont le droit de garder leurs enfants à la maison.
 enfin, l’exercice du droit de retrait. Il est nécessaire de l’utiliser et nous vous encourageons à solliciter nos représentant·es au CHSCT départemental et à remplir les fichiers RSST présents dans les établissements. Reste également la possibilité de débrayer : des préavis de grève courent tout au long de l’année pour répondre aux problématiques rencontrées par les travailleurs.euses. Vous êtes donc couverte.es dans tous les cas si l’exercice du droit de retrait n’est pas reconnu par la suite !

Communiqué