Instances : CTA, CTSD 93, CHSCT 93, CDEN 93 Collège Lycées généraux et technologiques

 Déclaration des élu·es CGT à la CAPA certifié·es promotion du 11 mars 2019

 

C’est dans un contexte social de luttes rare dans l’histoire que se tient cette CAPA. Face à cette contestation, la réponse gouvernementale est la mise en place d’un simulacre de débat qui n’est pas à la hauteur des attentes légitimes en matière de salaire, de démocratie sociale ou de justice fiscale.

Comment débattre d’ailleurs si le gouvernement a d’ores et déjà précisé qu’il ne changerait ni ses orientations politiques, ni sa position sur certains sujets, comme la remise en place de l’ISF ou le dégel du point d’indice de la fonction publique. Pour la CGT une hausse des salaires passe nécessairement par le dégel de la valeur du point d’indice de la Fonction publique et par la reprise des négociations avec les organisations syndicales sur ce sujet.

Pire encore, le gouvernement a communiqué le 13 février un projet de loi dit de « transformation de la fonction publique » qui constitue une véritable attaque contre le service public : extension de la précarité, individualisation croissante de la rémunération et de la progression de carrière, suppression des CHCST et des CT, affaiblissement des Commissions Paritaires, facilitation des suppressions de postes... Or, les services publics constituent notre bien commun, les affaiblir revient à mettre à mal l’intérêt général en fragilisant encore plus les milieux les plus modestes. C’est pour défendre un service public égalitaire pour la population et ses agents que la CGT appelle les collègues, avec l’intersyndicale, à se mettre en grève et à manifester le 19 mars.

Dans l’Éducation Nationale, la mobilisation se construit pour dénoncer les contre-réformes Blanquer du lycée qui remettent en cause les missions de l’éducation nationale. Les DHG ont fini de convaincre les collègues de ses effets délétères. Pour masquer les effets des suppressions de postes (2450 ETP dans le second degré), le ministre veut contraindre les personnels à travailler plus en imposant une deuxième heure supplémentaire obligatoire à tous les collègues du second degré. Les organisations syndicales ont unanimement voté contre cette proposition. Par ailleurs, cette disposition sur les heures supplémentaires va venir aggraver les conditions de travail de tous les collègues et creuser les inégalités salariales femmes/hommes puisque statistiquement les femmes font moins d’heures supplémentaires que les hommes.

Dans ce contexte, l’avancement d’échelon reste la seule perspective d’augmenter les salaires. Les grilles indiciaires, dans le cadre du PPCR, sont loin de compenser les 17% de perte de pouvoir d’achat subies par les personnels depuis 2000. La revalorisation salariale promise par le PPCR est un trompe-l’œil renforcé par le gel du point d’indice et le rétablissement du jour de carence. En définitive, le véritable objectif du PPCR n’est pas de faire un cadeau aux fonctionnaires mais de réduire les coûts de fonctionnement de l’État. Le PPCR transforme la Fonction publique de carrière en une Fonction publique d’emploi, liant la rémunération à l’emploi occupé par le fonctionnaire, renforçant au passage les hiérarchies intermédiaires : chef d’établissement, inspecteur, chef de service.

Concernant la CAPA de ce jour, nous soulignons des écarts d’âge importants entre les plus jeunes collègues bénéficiant d’un avis « excellent » et les « très satisfaisants » les plus âgés : 32 ans au 6e échelon et 30 ans au 8e. Si cela peut en partie s’expliquer par la physionomie particulière de notre académie dans laquelle les non-titulaires représentent près de 15% des collègues souvent pénalisés par la règle injuste du reclassement ; ce retard dans l’avancement peut se révéler très problématique dans le déroulement total de la carrière, en particulier pour l’accès à la hors-classe. Nous proposons que l’âge et l’ancienneté soient pris en compte pour permettre aux collègues ayant un avis très satisfaisant de bénéficier d’un avancement accéléré.
Pour conclure, la CGT Educ’action continue à revendiquer une déconnexion totale de la rémunération avec l’évaluation professionnelle. Elle refuse la mise en concurrence entre les personnels et réclame une progression de la grille indiciaire, partant de deux fois le SMIC. Elle continue d’exiger une augmentation immédiate de 400 euros pour tous les personnels et revendique un avancement déconnecté de la notion de mérite qui répond à des logiques de concurrence et de productivité bien loin des préoccupations de la mission de l’éducation nationale.